Pony Express, son incroyable épopée et ses cavaliers du Far West

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Pony Express
Copyright : Bureau of Land Management

Si vous étiez un habitant de l’Ouest américain dans les années 1850 et que vous attendiez une lettre de votre famille restée sur la côte est, mieux valait vous armer de patience : la livraison du courrier, acheminé par bateau, pouvait prendre plus d’un mois. Mais cela, c’était avant la création du plus célèbre service de distribution rapide du pays, qui fut aussi le plus folklorique : retour sur l’incroyable épopée du Pony Express et sur la manière dont il a révolutionné la distribution du courrier aux États-Unis.

Le Pony Express, symbole de la conquête de l’Ouest

La ruée vers l’or en Californie, qui se place dans le contexte de la conquête de l’Ouest, aura eu pour résultat une explosion de la croissance démographique d’États jusqu’alors isolés et relativement peu peuplés.

Avec ses 300 000 nouveaux résidents, la Californie devient officiellement un État américain en 1850. Le besoin de relier l’Ouest du pays et de le sortir de son isolement géographique se fait de plus en plus pressant. En 1857, l’amélioration des routes permet la mise en place de chariots tirés par des chevaux par la société Overland Mail Company, et réduit la durée de livraison du courrier d’une côte à l’autre à 25 jours.

Mais l’homme d’affaires William Russel veut faire encore mieux : en avril 1860, il lance le Pony Express, qui permet un acheminement beaucoup plus rapide puisque le courrier est transporté par des cavaliers équipés de larges sacoches, sur des chevaux lancés au galop. Une lettre peut désormais rejoindre la Californie depuis la ville de Saint Joseph dans le Missouri, siège du Pony Express, en dix jours.

Fonctionnement et vie de cavaliers

La route du Pony Express traverse ainsi 8 États sur 3 000 km : le Missouri, le Nebraska, le Wyoming, le Nevada, le Kansas, le Colorado, l’Utah et, enfin, la Californie. Tout au long de cette route, près de 190 stations sont disséminées, espacées d’une vingtaine de kilomètres les unes des autres.

Pony Express
Station de Simpson Springs, dans l’Utah. Copyright : Dave Merrill

On change de cheval à chaque nouvelle station, si bien que 75 chevaux sont nécessaires pour un aller simple. Les cavaliers se relaient également, mais uniquement tous les 120 à 160 km.  Dans un premier temps, le courrier est acheminé une fois par semaine, puis deux fois par semaine à partir de juin 1860.

La vie de cavalier pour le Pony Express n’est pas de tout repos, les affiches de recrutement qui paraissent en 1860 sont d’ailleurs assez claires à ce sujet : il faut être jeune, maigre et de préférence orphelin. Ainsi, les coursiers du Pony Express sont des cavaliers expérimentés d’une vingtaine années bien que certains, notamment le célèbre Buffalo Bill, soient âgés de 15 ans ou moins. Ils ne pèsent pas plus de 57 kg afin de ne pas fatiguer le cheval.

L’affiche précise également qu’il ne faut pas avoir peur de risquer sa vie au quotidien. Entre le climat parfois rude, les troupeaux de bisons prêts à charger, les voleurs à l’affût des bijoux parfois contenus dans le courrier ou encore les attaques des Indiens, le danger était bien réel pour les cavaliers du Pony Express. Les stations, quant à elles, étaient parfois attaquées et les chevaux volés.

Ces risques ne suffisent cependant pas à échauder les aventuriers de l’époque, attirés par cette vie de cavalcade et le salaire qui l’accompagne. Les cavaliers sont payés $25 par semaine, une somme non négligeable lorsque l’on sait qu’un ouvrier non qualifié est rémunéré entre $3 et $7 par semaine a l’époque.

Pony Express
Paysages du Pony Express. Copyright : Bureau of Land Management

Le déclin du Pony Express

Le Pony Express connait une épopée fulgurante, tant par sa rapidité que par le peu de temps qu’il reste en service. La société ne sera jamais parvenue à obtenir le contrat d’acheminement officiel du gouvernement fédéral, détenu par Butterfield Overland Mail et ses diligences. Malgré son efficacité, le Pony Express ne fut jamais rentable.

En octobre 1861, soit 18 mois après son lancement et après avoir acheminé plus de 35 000 lettres, le Pony Express met la clé sous la porte. L’arrivée du télégraphe transcontinental, qui permet de transmettre des messages à grande distance à l’aide de codes, le rend officiellement obsolète. Malgré son existence écourtée par le développement de la technologie, le Pony Express reste un chapitre légendaire de la conquête de l’Ouest.

Partir sur les traces du Pony Express

Pour vous mettre dans la peau d’un cavalier du Pony Express sur les routes de l’Ouest, vous pouvez partir à la découverte du Pony Express National Historic Trail qui traverse les 8 États cités plus haut et qui donne à voir des musées, des bâtiments historiques ainsi qu’une cinquantaine de stations d’origine, en plus ou moins bon État. Parmi les endroits à ne pas manquer, en voiture, à dos de cheval ou en randonnée :

  • Pony Express National Museum, à Saint Joseph dans le Missouri.
  • Hollenberg Pony Express Station, dans le Kansas. Il s’agit de la station la plus intacte du Pony Express.
  • National Pony Express Monument, à Salt Lake City en Utah.
  • Les stations de Dry Creek, Camp, Robert’s Creek, Sulphur Springs et Diamond Springs, sur 85 km dans le Nevada.
  • B.F. Hastings Bank Building, à Sacramento en Californie, qui fut le terminus du Pony Epxress.
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Copyright : Ken Lund
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