Villes fantômes de l’ouest américain un regard vers le passé

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Villes fantômes de l'ouest
Ghost town

Rues désertes balayées par le vent, portes de saloon battant dans le vide, écoles abandonnées  aux tables renversés, ces images clichés évoquent immédiatement chez nous, touristes européens, les villes fantômes de l’ouest américain, qu’on a pu voir dans d’innombrables films.

Cliché, oui, mais cliché vivant. Les villes fantômes ou Ghost Towns ne sont en effet pas qu’un décor de cinéma ou un fantasme de touristes en mal d’exotisme western. Elles sont là, partout sur le territoire américain, et encore plus dans le fameux Far West. Amateurs d’histoire et de lieux hantés, préparez votre tour des villes fantômes dès aujourd’hui !

A la découverte des villes fantômes

Les villes fantômes fascinent de plus en plus les amateurs de curiosités, avides de chemins de traverse et du coup, elles s’inscrivent de plus en plus dans les visites guidées sur le territoire américain. Ces entités abandonnées sont un pan indiscutable de l’histoire des Etats-Unis : l’histoire de la conquête de cet Ouest autrefois désert. Il existe plus de 50 000 villes fantômes aux Etats-Unis, preuve d’une colonisation chaotique, confuse et tumultueuse.

Certaines villes fantômes se réduisent à des ruines balayées par le vent, certaines sont extrêmement bien restaurées et ont su développer une offre touristique (musée, boutiques, activités) : Jérôme en Arizona ou Calico en Californie. D’autres sont un alignement de bâtiments totalement désertés. Il y en a même qui sont encore habitées, comme Oatman qui a compté plus de 10 000 habitants en 1913, et seulement 60 aujourd’hui, vivant du tourisme.

Villes fantômes de l'ouest
Golfield Arizona

Bosler, Benton, Encampment sont des souvenirs vivants de cette période. South Pass City, qui a abrité jusqu’à 4000 habitants, a restauré quelques uns de ses bâtiments pour accueillir de nouvelles populations. Des forts : Fort Bridger, Fort Lamarie, attestent d’une présence ancienne.

Faire le tour des villes fantômes est un moyen de découvrir l’histoire des Etats-Unis hors des sentiers battus et de vous perdre dans une zone temporelle indéterminée. Vous verrez, c’est impressionnant et parfois même, déstabilisant. N’oubliez pas d’emporter un guide, qui présente chaque ville, c’est indispensable !

Voici donc un petit quid des Ghosts Towns…

 Qu’est-ce qu’une Ghost Town ?

Est appelé Ghost Town une entité, ayant abrité autrefois une population X, et aujourd’hui totalement ou partiellement abandonnée. L’entité peut avoir été un hameau, un fort, un comptoir commercial, une entité agricole, un village, une exploitation minière, une station ferroviaire, une étape routière ou une ville. Donc quelle que soit leur taille d’origine varie, elles ont toutes la même dénomination.

Et aujourd’hui, l’entité recouvre cinq réalités différentes :
Celles qui ne regroupent que quelques ruines, difficilement repérables et peu évocatrices.
Celles qui présentent quelques habitations éparpillées et abandonnées, dans un coin de campagne.
Celles qui ont conservé leur architecture d’origine mais sont totalement abandonnées.
Celles qui ont nettement périclité mais ont cependant conservé une population (évitez de leur parler de ghost town alors !)
Celles qui, grâce à l’action d’un descendant ou autre mécène, ont été réhabilitées (partiellement ou entièrement) et sont exploitées pour le tourisme en tant que villes fantômes.

Villes fantômes de l'ouest
Une boutique de Calico Californie

Malgré ces disparités, elles présentent des points communs :

– Celui d’avoir été fondées de façon souvent anarchique, par un groupe de citoyens/personnes volontaires. Elles se sont développées très rapidement et, lorsque la période dorée fut passée, elles ont toutes perdu une partie ou la totalité de leurs habitants et décliné de façon significative.

– Une évolution identique : elles ont d’abord accueilli des camps de tentes, remplacés par des baraquements de bois, puis (pour celles qui se sont développées-, par des maisons au style victorien. Elles ont alors accueilli tous les services d’une ville digne de ce nom, théâtre, hôtels, bureau de poste, banques, églises, tribunal, prison, certaines ont même eu leur propre journal, avec une prédilection pour les lieux de plaisir : saloons (beaucoup) et dancings.

 – Un plan similaire, qui correspond tout à fait à l’image qu’on s’en fait : une grande rue, bordée de saloons, hôtels et commerces.

– Elles ont toutes été peuplées d’une faune formidablement exotique pour nous : cowboys, chercheurs d’or, hors-la-loi, amateurs de fortunes rapides, aventuriers et quelques idéalistes.

– Elles se sont toutes développées (ou du moins la majorité) grâce à une richesse minière (or, argent, cuivre, etc.) et ont toutes été dépendantes de cette ressources, souvent, unique. C’est la découverte de minerai qui a attiré des groupes d’homme, c’est la richesse de la mine qui a fait l’importance de la ville, et c’est la durée de l’exploitation qui a conditionné la longévité de la ville.

Un peu d’histoire fantômatique

Dans l’Ouest américain, les villes fantômes sont partout, surtout en Californie, au Colorado et au Nouveau-Mexique. Comme on l’a dit, elles font partie intégrante de l’histoire américaine et sont un témoignage vivant (ou presque) de la colonisation espagnole et de la ruée vers l’or.

Villes fantômes de l'ouest
Bodie en Californie : superbement conservée

La grande majorité des villes fantômes de l’ouest américain découle de cette recherche de métaux précieux. Elles ont pour la plupart été fondées à proximité d’une exploitation minière ou érigées en des lieux servant de hub, de croisement pour les transports et les échanges commerciaux. C’est à ces villes fantôme en particulier que nous allons nous intéresser.

Les plus anciennes Ghost Towns datent de la colonisation espagnole, au 18e siècle. Ils ont alors établi des comptoirs commerciaux pour développer des échanges avec les Indiens, et des forts pour organiser leur défense. Aujourd’hui, naturellement, ces sites sont soit absorbés dans des villes existantes, soit entièrement abandonnés.

Les colons américains suivirent le même chemin que les Espagnols et établirent des forts et des comptoirs, dont des vestiges persistent encore aujourd’hui. Mais il ne s’agit pas véritablement de ville.

C’est la découverte, en 1848, d’une pépite d’or en Californie qui va déclencher ce formidable mouvement que fut la Ruée vers l’or. A l’époque, seule la côte Est est peuplée et construite.

Le centre et l’ouest américain sont à peine explorés. Seuls quelques trappeurs, Mormons et autres rares explorateurs s’aventurent dans ces territoires inconnus habités de tribus amérindiennes. L’ouest est sauvage, c’est encore l’époque du Far Far West.

Villes fantômes de l'ouest
Kennecott Mine Californie

La nouvelle de la gold nugget, se répandit rapidement, et très vite, des milliers de chercheurs d’or partirent sur les routes en direction de l’ouest. Ces aventuriers d’un autre âge ratissèrent le pays vers l’ouest et essaimèrent des hommes de ci de là, à la recherche de minerais précieux (or, argent, cuivre, etc.).

Aucune zone ne fut épargnée. Dès qu’un filon était découvert, d’autres hommes affluaient, attirés par la richesse potentielle, et ils se regroupaient dans des camps sommaires. Si le filon se confirmait, ils étaient rejoints par tout un tas de personnes fournissant des services divers : hôtellerie, commerces, etc. et des campements, puis des villages, puis des villes « champignon » s’élevaient de façon anarchique.

Toutes étaient bâties autour d’une route principale, qui abritaient généralement (selon leur taille) des baraquements de logements, des épiceries, une prison, un ou des saloons, des dancings, des hôtels, un bureau de poste, etc. C’était la période dorée des villes du Far West de légende, avec leur lot de personnages patibulaires, de meurtres et de bagarres, et de fortunes vite faites…

La raison du déclin de ces villes fantômes fut la même pour toutes : l’épuisement des ressources minières et la fermetures progressive des exploitations. Certaines ne fonctionnèrent qu’un à deux ans, d’autres plus longtemps. Mais la fin fut la même. La fermeture des exploitations, raison d’être de ces villes, signifiait la fin de la seule source de travail. Les habitants délaissèrent petit à petit ces entités pour trouver du travail ailleurs. Et c’est ainsi que ces entités devinrent des villes fantômes.

Aujourd’hui, les villes fantômes attirent de plus en plus les touristes et des circuits spécialisés se mettent en place pour parcourir la route des Ghost Towns.

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