Geronimo : symbole de la résistance aux pionniers américains

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Geronimo

Mythique guerrier et chaman apache, Geronimo, de son vrai nom Go Khla Yeh, signifiant « celui qui bâille » en amérindien, est certainement l’une des plus grandes figures des guerres des tribus amérindiennes d’Amérique du Nord du XIXème siècle. Geronimo a notamment combattu avec ferveur le Mexique et les États-Unis avec la volonté de défendre les droits des peuples amérindiens.

Geronimo, la naissance d’un résistant

Né en 1829 au sein de la tribu des Apaches Bedonkohe à Nodoyohn Canyon, actuelle ville de Clifton, alors sous domination mexicaine, située au bord de la rivière Gila dans les gorges de l’Arizona, Geronimo a grandi paisiblement selon les traditions apaches sur la terre de ses ancêtres, aux côtes de ses sept frères et soeurs. 

Chaman et guerrier reconnu, Geronimo est admis en 1846 au Conseil de guerre des Apaches Chiricahuas afin de participer à différentes attaques contre les colons mexicains. En 1858, un événement tragique bouleverse sa vie : sa mère, sa femme et ses trois jeunes enfants sont sauvagement assassinés par des membres des forces armées du Mexique. Ce drame sanglant pousse alors Geronimo à engager des raids de représailles sur le territoire mexicain. 

GeronimoUn an plus tard, après avoir convoqué des guerriers, Geronimo réussit enfin à venger sa famille. Le chaman aurait par ailleurs tiré son surnom de cette bataille. En effet, face à l’attaque, les Mexicains auraient imploré Saint-Jérôme de leur venir en aide. Les cris de désespoir de ses adversaires auraient ainsi incité le guerrier à prendre le nom de Geronimo, Jérôme en espagnol, en souvenir de ce jour de vengeance.

Défendre les droits des peuples amérindiens

Au fil des ans, le chef amérindien organise de multiples raids côté mexicain comme américain afin de défendre les droits de son peuple. En 1862, Geronimo participe notamment à la bataille d’Apache Pass, l’un des plus grands combats entre les Américains et les Apaches Chiricahuas.

Après plus d’une dizaines d’années d’affrontements, un accord de paix est finalement trouvé entre les Apaches et les États-Unis, permettant ainsi la création de nombreuses réserves protégées pour les différentes tribus amérindiennes. Cependant, en 1876, celle des Chiricahuas est fermée par les autorités américaines et la plupart des membres sont déportés loin de leur territoire d’origine.

Geronimo, qui réussit à s’enfuir, reprend alors les armes et mènera de violents raids contre les colons américains durant de nombreuses années. Le chaman sera capturé à plusieurs reprises par les forces armées des États-Unis, mais réussira à s’échapper à chaque fois.

Fatigué de se battre, Geronimo finit par déposer les armes et se rendre en 1886 face à une armée de neuf mille soldats américains. Le guerrier rebelle est alors déporté avec l’ensemble de sa tribu en Floride, puis au camp militaire de Fort Sill en Oklahoma. Geronimo décède des suites d’une pneumonie en 1909 à l’âge de 80 ans.

Geronimo

Geronimo, la légende perdure

Au cours du XXème siècle, la littérature, le cinéma ainsi que la bande dessinée se sont emparés de cette figure des guerres apaches et ont contribué à faire vivre son image. Le personnage de Geronimo a notamment été incarné dans plus d’une vingtaine de films, dont « La Chevauchée fantastique », réalisé par John Ford en 1939, ou encore « Geronimo », une réalisation de Roger Young retraçant la vie mouvementée du célèbre chaman, sortie sur les écrans en 1993.

Plus récemment, deux dessinateurs et scénaristes français, Lisa Lugrin et Clément Xavier, ont croqué le guerrier amérindien dans leur bande dessinée en plusieurs tomes intitulée « Geronimo, mémoires d’un résistant apache ».

Par ailleurs, au Nouveau-Mexique, le Geronimo Springs Museum, qui renferme de nombreux artefacts des tribus amérindiennes d’Amérique du Nord, permet d’en apprendre davantage sur l’histoire de Geronimo et des Apaches.

Les controverses

La sépulture de Geronimo, située au cimetière du camp militaire de Fort Sill en Oklahoma, aurait été profanée au début du XXème par des membres de la société secrète Skull and Bones de l’université Yale à New Haven dans le Connecticut. Ils se seraient emparés du crâne, de deux os ainsi que de différents objets funéraires. Ainsi, en 2009, à l’occasion du centenaire de la disparition du guerrier apache, son arrière-petit-fils a entrepris une action en justice contre le gouvernement américain afin de rassembler les restes de son aïeul et de ramener sa dépouille sur sa terre natale pour ainsi faire respecter le dernier vœu du chaman qui souhaitait être enterré près de la rivière Gila.

Enfin, en 2010, l’opération militaire américaine au Pakistan visant à éliminer Oussama ben Laden, le leader d’Al-Qaïda, a eu pour nom de code Geronimo. Un nom d’emprunt qui a suscité la colère des communautés indiennes américaines.

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